J’ai 19 ans. J’habite à Aix, chez mes parents. Pour des raisons personnelles je me suis arrêté en seconde générale. La mission locale m’a proposé d’aller voir le SEDOP, service d’orientation professionnelle. Ce jour-là, quelqu’un a posé un prospectus sur la table, c’était le projet Turbo de Bergerat-Monoyeur. Je connaissais l’entreprise de nom, car petit j’avais des chaussures Caterpillar. C’était peut-être un signe. Je me suis dit : mécanique, pourquoi pas ? J’avais l’habitude de voir des clés de 12 traîner dans le garage. Mon père a été mécanicien, on a cinq motos à la maison et il les bricole sans arrêt. De temps en temps je l’aidais. Bref, j’ai fait les tests, j’ai été pris.
Avant « d’entrer » en mécanique, j’avais l’impression que c’était un domaine très complexe, même démonter un vérin, ça me paraissait insurmontable ; mais au fond ce n’est pas si compliqué. Et quand on sait comment fonctionne un moteur, on sait comment le réparer. Pour moi, le plus complexe, c’est de rapporter la théorie à la pratique. Par exemple, j’arrive très bien à suivre un schéma électrique ou hydraulique, mais j’avais du mal à en retrouver physiquement les éléments. Heureusement, dans les ateliers j’ai été à bonne école !
Les conditions de formation ont été idéales pour moi. Je suis à 15 minutes de l’atelier. Pendant un mois et demi, on est resté collé à nos tuteurs. Au début je demandais une confirmation pour visser la moindre vis ! Puis on a commencé à bouger un peu et maintenant on travaille tout seul. J’ai bien progressé. Aujourd’hui je me sens capable de tout faire tout seul. Là, par exemple je démonte le coupleur d’un chargeur avec un autre apprenti. Il m’aide pour enlever les axes à la masse, parce que ça reste quand même assez physique.
Après ma seconde, je suis resté un bon moment tout seul, j’étais complètement renfermé. Ici j’ai pu découvrir le monde du travail, ça m’a ouvert aux gens. Comme je suis timide, j’ai mis un peu plus de temps que les autres à m’intégrer, mais je me suis fait à la vie professionnelle. Le soir de temps en temps, je vais chez des gars de l’atelier. On s’entend très bien.
Maintenant j’ai une formation, un diplôme dans un secteur qui recrute, je suis dans une région dynamique en termes de travaux publics. Je vais continuer mes études : Eneria me propose d’intégrer un BTS en alternance chez eux. J’ai vraiment fait le bon choix !