Je viens de Mauritanie. Je n’ai aucun diplôme. J’habite à Melun avec ma mère et mes soeurs depuis 5 ans. En arrivant, j’ai fait une année d’informatique mais ça n’a pas marché. Je suis resté une autre année sans faire grand-chose, des petits boulots, mais je savais bien au fond de moi-même que je ne voulais pas continuer comme ça, je voulais un métier, un vrai métier. La mission locale m’a envoyé aux journées portes ouvertes de Savigny-le-Temple. J’y suis allé au culot dans la mesure où je n’ai jamais fait de mécanique, je n’y connaissais rien, mais rien du tout ! Je n’ai même jamais bricolé quoi que ce soit chez moi. A ma grande surprise, ils m’ont sélectionné.
Avant de commencer le contrat pro, nous avons eu trois mois de préformation. C’est là que j’ai pu acquérir les connaissances de base, en théorie surtout. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, les mois ne sont pas passés tout rose, mais j’ai découvert que j’avais de la volonté, que j’étais capable de faire ce métier. A force de regarder, d’être curieux, on se rassure. J’ai vite compris que j’allais me sentir bien dans ce travail-là. J’ai vraiment apprécié tout le monde dans les ateliers, je me suis fait pas mal d’amis. J’en ai même connu un, à Brie Comte Robert – qui a quitté l’entreprise depuis – et avec lequel je reste toujours en contact : on fait du foot ensemble tous les week-ends. Mes collègues, c’est devenu des potes, on se voit même en dehors du travail, franchement il n’y a que du positif pour moi.
Si nous n’avons pas réussi le diplôme aujourd’hui c’est à cause de la partie théorique, je crois que les profs n’étaient pas adaptés. Avant même de commencer les épreuves je sentais qu’on n’était pas prêts. Il y avait trop de choses que nous n’avions pu aborder pendant ces 16 mois. On est tous un peu dégoûté par cet échec. Pendant deux ans on était concentrés, confiants, à fond là-dedans. Au final passer si près, c’est rageant. Mais il y a du positif et je me sens capable de le repasser, ce n’est que partie remise. Je vais m’accrocher et le finir à 100 %.
Ce métier me plaît, j’espère y trouver ma place, je ne lâche pas ! je suis fier de moi, je sais que j’ai évolué et je sais maintenant ce que j’ai à faire. Ils m’ont appris à métier. Franchement cette formation m’a beaucoup apporté. Alain, un prof avec qui j’ai débuté ma préformation à Valence, m’a dit récemment : c’est bien Ibrahima à présent, on peut parler mécanique tous les deux ! C’est un beau compliment pour moi qui ne connaissais rien du tout ! Grâce à cette formation j’ai trouvé ma voie. Oui, quoi qu’il arrive je continue dans ce domaine.
Bergerat-Monnoyeur m’a proposé un CDD de 3 mois pour tester mon engagement, mon comportement. Je vais y arriver à décrocher ce CDI !