“Je n’imaginais pas qu’un jour je me dirigerai vers les engins de TP ! J’étais dans l’univers de la mécanique automobile, dans des usines, des métiers assez difficiles. Heureusement, il y avait une ambiance familiale où tout le monde se soutient et c’est ce que j’ai retrouvé ici et j’adore. C’est une entreprise qui accueille les gens avec beaucoup de gentillesse, le sourire, qui savent mettre en confiance. J’avais déjà essayé de faire des formations en mécanique automobile, mais c’est bloqué ; on me disait souvent : laisse tomber, tu n’y arriveras pas… impossible de trouver un patron qui se risque à embaucher une femme, il y a trop de sexisme.
Ici, c’est différent, on a de la considération pour la femme. Nous sommes deux filles à être intégrées dans le projet Turbo. Cela fait du bien de se sentir l’égale de l’homme, ça devrait être partout comme ça ! David Archer, le formateur disait très justement : Pourquoi faire une différence alors que nos métiers ont changé ! Il y a 40 ans, les pièces, les outillages, tout était lourd et nousn n’avions pas les moyens de manutention d’aujourd’hui. Tous nos ateliers sont désormais équipés de ponts élévateurs, de transpalettes, tout ce qu’il faut pour travailler en confort et en sécurité… En outre, tout est devenu plus technique, on travaille avec des petits outillages, des multimètres…
En plus, chez Bergerat-Monnoyeur on est directement intégré à l’entreprise, c’est elle qui nous forme, c’est génial, on donne une chance aux jeunes. Moi personnellement je n’ai aucun diplôme et c’est grâce à eux, si je peux m’en sortir aujourd’hui… Alors je saisis ma chance avec les 2 mains, et même le corps entier !
Au début, on nous a fait visiter l’atelier et on nous a parlé de l’entreprise, de la sécurité, du respect, des cours de remise à niveau en mathématiques, en français pour certains. On fera des mini-chantiers, on va travailler sur des petits moteurs, des pièces à démonter et après, de là, on ira en stage en entreprise pendant 2 semaines pour toucher plus à la mécanique. Pour l’instant, tout est théorique. J’ai hâte !
J’avais des appréhensions avant de rejoindre cette formation. Je pensais que c’était différent de la mécanique automobile. En fait, ça ne change pas tant que ça, c’est juste plus gros, il n’y a pas que de la mécanique, il y a aussi de la soudure, de la chaudronnerie, donc il y a moyen de faire pas mal de choses. J’avais aussi un petit peu peur de l’intégration avec les garçons car je ne savais pas sur qui j’allais tomber. Les Apprentis d’Auteuil m’ont trouvé une chambre pour moi toute seule et au final, on s’entend tous très bien. Il y a un bon feeling entre nous, on est une équipe quoi ! On s’entraide. Je trouve ça bien. Par exemple je n’avais pas à manger ce matin et les garçons m’ont donné de quoi grignoter, c’est cool.
J’ai un super tuteur, il me défend beaucoup, il est là pour moi, il m’a prise sous son aile : je t’apprendrais toutes mes techniques de travail, tu deviendras mon miroir. Je trouve ça génial, je travaille bien avec lui, j’enregistre vite. Il est très “sécurité”, très cadré dans son travail et c’est important. On s’entend très bien…
Ce premier diplôme c’est comme une victoire, surtout dans une entreprise comme celle-ci. Il y a quelques années, j’ai écrit un texte qui disait “vous verrez je travaillerai chez un très grand concessionnaire” et au final je me retrouve chez Bergerat-Monnoyeur ! Je n’aurai jamais cru. Je ne me projette pas trop dans le futur, histoire de ne pas être déçue, mais j’espère réussir le contrat de professionnalisation et peut-être rentrer en CDI ici même ! Dans mes rêves, j’aimerais racheter une entreprise ou ouvrir ma propre entreprise sur les véhicules automobiles. Là, ce serait plus un gros concessionnaire, je ne sais pas encore… c’est plus lointain.
Mérédith Sabatier, apprentie