J’ai 22 ans, je vis chez mes parents, à côté d’Aix, à 15 minutes d’ici. J’ai arrêté l’école en troisième. Tout petit, la mécanique me plaisait. Surtout la moto. Je me suis dit : je peux peut-être en faire mon métier et j’ai fait un CAP de mécanicien, chez Peugeot. C’est la mission locale qui m’a orienté vers Turbo. Je ne connaissais pas les engins de travaux publics. Maintenant que je les ai côtoyés, ça me plaît, il y a un peu plus d’hydraulique, mais c’est assez semblable.
A mon arrivée, mon tuteur semblait avoir de gros a priori sur nous, il m’a dit : oh, tu sais ce n’est pas grave si on a fait des conneries quand on était jeune… Mais le malentendu s’est dissipé en quelques jours. Tout l’atelier a vite compris que nous n’étions pas des délinquants.
A Valence nous avons changé souvent de professeurs et on refaisait plusieurs fois les mêmes choses. L’idéal ça aurait été de voir la théorie et pouvoir la mettre en pratique tout de suite, mais au lycée agricole ça n’a pas été possible. Moi je comprends la théorie, mais il faut que je pratique, sinon, le lendemain j’ai oublié.
Côté Ateliers, en 16 mois j’ai vu l’essentiel. En ce moment je travaille sur un rebuilt, on refait quasiment la machine de A à Z. Le châssis est sablé, peint, on remet toutes les pièces, la machine ressort toute neuve, c’est une deuxième vie. Beaucoup d’apprentis sont partis en cours de formation et j’aurais fait de même si ça ne m’avait pas plu. Si je suis resté jusqu’au bout, c’est que finalement ces gros engins ça me motivait vraiment ! J’ai la chance d’habiter à côté, mais quelle que soit la distance ça n’aurait rien changé, j’aurais été là à l’heure. Les parisiens eux, ont eu des soucis de transports, mais la chance de voir davantage de matériels que nous. Ça s’équilibre.
Comme nous étions en formation, financièrement je ne pouvais pas assumer d’appartement, j’ai préféré rester chez mes parents. Aujourd’hui, j’ai un diplôme et Bergerat-Monnoyeur me propose un CDI à Montpellier ! Maintenant je me sens armé : pas seulement d’un diplôme, mais aussi d’une forme de confiance en moi.